Vous êtes enceinte, ô joie ! ô bonheur ! Monsieur aussi… et ce n’est pas une blague ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Monsieur « enceint » ? Est-ce bien possible ? N’aurait-il pas « juste » mangé trop de chocolats à Noël ? Ou de glace cette été ?

Ne se laisserait-il pas simplement aller sur la pente douce et molle du cocooning post mariage ?
Ça se pourrait bien. Mais toujours est-il qu’en plus de vous enceinte, le voilà en train d’avoir des symptômes très proches des vôtres !

Nausées, ventre qui gonfle, pire même parfois lactation ! Insomnies ou grosse fatigue, douleurs lombaires, maux divers.

Non, Monsieur ne vous copie pas pour vous rendre folle ou mieux, vous voler la vedette. Monsieur n’est pas en train de simuler pour échapper aux corvées ! Monsieur a simplement le syndrome de la couvade !

Mais d’où ça vient, la couvade ?

Il fut un temps, reculé, où au sein de certaines peuplades, la couvade était un rituel. Afin d’initier les hommes à leur future paternité, il était mis en place dans certaines tribus traditionnelles, des rituels de passage du jeune homme au père.

La symbolique de la couvade était (et l’est encore dans certaines peuplades comme en Amazonie) poussée jusqu’à imiter scrupuleusement les symptômes de l’accouchement. Et lorsque l’enfant naissait, le père restait couché pendant un certain nombre de jour, suivant un régime édicté par les traditions (quand des rites plus « corporels » n’étaient pas aussi mis en place pour que le père ressentent les mêmes douleurs que la mère !).

Bon alors, évidemment, dans nos sociétés dites « modernes », loin de nous l’idée de vouloir faire passer ce genre de coutume au futur papa et de l’installer confortablement dans un hamac pour qu’il se remette des douleurs de l’accouchement…

Alors pourquoi Monsieur ressent-il ces symptômes ?

Que le ventre du futur père grossisse au rythme du vôtre n’est pas forcément le signe qu’il a abusé sur le pack de bière ou sur les restes de bûches des fêtes de fin d’année. Il se peut surtout que le futur papa enferme au fond de lui ses doutes et ses angoisses face à la future perspective d’être père et d’assumer désormais de grandes responsabilités vis-à-vis d’un petit être qu’il ne connaît pas !

Et comme pour tout le monde, lorsqu’on intériorise, angoisse et doute, le corps prend généralement la relève. A l’envie latente et non énoncée de Monsieur de participer à la grossesse de sa compagne, s’ajoute les craintes et les peurs liées à son futur statut. Le corps de Monsieur se fait alors messager de ses tourments intérieurs.

Les spécialistes sur le sujet sont cependant partagés entre empathie, jalousie et angoisse. Empathie parce que le futur papa veut participer comme la future maman. Jalousie parce qu’il est possible que monsieur ait aussi envie d’attirer l’attention sur lui. Angoisse enfin parce que tout le dépasse et qu’il se sent perdu. Nous pencherions pour un judicieux mélange des trois, cocktail complexe mais qui explique bien des choses finalement.

Tous les hommes en sont-ils atteints ?

Il est bien difficile de dire au juste combien d’hommes en sont atteints puisque, moqués par leur entourage, ils seront peu nombreux à s’étendre sur la question ! Toutefois, il est possible de dire qu’en moyenne, un homme sur cinq en est atteint, les symptômes se déclarant généralement après le troisième mois et allant en augmentant jusqu’au jour de l’accouchement où, parfois, monsieur ressentira les mêmes douleurs que sa compagne.

Est-ce grave ?

Aucune inquiétude à avoir, au contraire, puisqu’aussi surprenant (et parfois pénibles) que soit le comportement de Monsieur, il montre aussi sa grande implication dans la grossesse et son souhait de vivre ce moment « à fond ». Le seul remède existant à ce jour est la naissance de bébé. Et s’il existe également le baby blues du papa, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure.

Le faire parler pour qu’il évacue ses angoisses, l’inviter à rejoindre un groupe de parole, peuvent être des modes d’apaisement de ses craintes et de sa « grossesse nerveuse ».

 Plus d’info sur : La couvade sur ce site