La rentrée en maternelle, tout un programme ! Je le sais, je vais repasser par la case « première rentrée de mon enfant » en septembre. Je dis RE-passer, parce que le premier a déjà fait sa rentrée…comme une lettre à la poste ! Mais les caractères sont différents, les âges également et je suis sûre que vous qui me lisez, vous vous dites comme moi : « c’est pas pareil !» .
Et vous stressez, vous angoissez, vous imaginez ( votre petit agrippé à une jambe et vous, rampant façon commando, dans les couloirs de l’école pour le livrer pieds et poings presque liés à sa maîtresse/son atsem/son maître).
Et puis, il y a cette fameuse question de la propreté. Vous qui courez partout derrière petibout avec le pot dans une main, un gant de toilette dans l’autre, la serpillère entre les dents, vous vous sentez désemparée : « pas possible qu’il rentre à l’école en remplissant encore ses couches ! argl ! »
Et bien SI MADAME (et Si Monsieur ! Mais les papas ça stresse pas lors de la première rentrée scolaire de petibout, si ?), la première rentrée scolaire de votre petit pirate ou votre petite princesse se passera bien, c’est moi qui vous le dit ! Il suffit (attention, recette secrète) :
D’avoir confiance en lui/elle et d’avoir confiance en vous
- D’appliquer quelques astuces pour préparer la rentrée quelques mois avant la date fatidique
- De faire de la veille de la rentrée et du jour-même une étape rassurante
- D’avoir en stock quelques trucs pour les jours suivants
Alors, avoir confiance en vous et en lui, ça se travaille. Soyez serein (ou du moins ayez l’air serein) et tout ira bien, hein ? (oui, on se convainc comme on peut mais la méthode Coué a fait ses preuves).
Les astuces pour préparer la rentrée en maternelle
Mettez en avant le fait qu’il grandit, a besoin d’un autre monde, bien à lui, de copains, de nouveaux jeux et apprentissages. Bref, listez la multiplicité des avantages à ne plus avoir seulement une chambre et un petit frère ou une petite sœur pour jouer.
Et surtout, dites-lui votre fierté ! Comparez ses journées aux vôtres, notamment si, comme lui, vous partez de la maison pour travailler. Insistez sur le fait que, de toutes façons, tout le monde se retrouve à la fin de la journée à la maison (ou le midi pour ceux qui pourront rentrer).
Si c’est possible, préparez le chemin, faites un tour de l’école (certaines organisent des petits temps d’adaptation, d’autres des journées portes-ouvertes), essayez de rencontrer la future maîtresse (et pour le deuxième, c’est facile !
On va chercher le grand à l’école et petibout se familiarise avec les locaux, les personnels, la foule d’enfants qui hurle joyeusement…et si, comme moi, vous avez pu vous investir dans la vie scolaire accompagnée de petibout, rien de meilleur, généralement il est déjà à l’aise avec son environnement !)
Enfin, et c’est presque une évidence (et pas des moindres), il faut que votre enfant soit propre. C’est une pression supplémentaire pour les parents, que l’on met involontairement sur les épaules de son enfant.
Et plus le jour J approche et plus on a peur que petibout continue de remplir ses couches. Rassurez-vous, petibout peut décider d’être propre du jour au lendemain. Petibout peut encore avoir des accidents à l’école, les Atsem sont habituées et les changes possibles. Enfin, lancez-vous dès que l’été arrive pour vous laisser le temps de voir venir…et vous aurez peut-être une belle surprise, qui sait ?!
Si toutefois votre enfant n’est toujours pas propre à 100% le jour de la rentrée, prévenez l’institutrice et l’atsem et prévoyez des habits de rechange dans son sac.
Enfin, quelques jours avant la rentrée, optez pour des horaires normaux (oui ce sont encore les vacances, mais non, on ne se couche plus à 23h !), notamment pour le coucher, de façon à ce qu’un rythme adapté se mette en place progressivement.
La veille du jour J et le jour de la rentrée en maternelle
La veille du jour J, j’aurai tendance à vous inciter à éviter d’en parler à tout bout de champ. Je sais, ça soulage d’en parler à haute voix, une façon bien adulte d’extérioriser ses angoisses.
Mais petibout qui vous entend parler de SA rentrée toutes les 15 minutes, ça le perturbe, ça l’inquiète peut-être un peu. Résultat, il s’excite, il s’énerve, vous énerve…et la veille de la rentrée ressemble finalement à un champ d’angoisses ponctué de cris et d’énervements.
Non, non, non (avec l’index qui se balance de droite à gauche, c’est plus parlant), on reste zen, on ne se focalise pas, on se dé-tend ! Préparez avec lui les habits qu’il portera le lendemain (une tenue sympathique certes mais pratique à porter), reprenez éventuellement le déroulement de sa première journée et couchez-le tôt.
Pour le jour J, le papa peut avoir un rôle prépondérant. S’il est présent pour cette étape, rien de mieux ! Son statut « séparateur » peut dédramatiser la situation, tant pour petibout que pour la maman. Sinon, pour ne pas non plus rater cette rentrée, levez-vous à la bonne heure de façon à ne pas être complètement « speed ». Rien de pire pour un premier jour (comme pour les suivants d’ailleurs) que de devoir courir en pestant après son enfant pour qu’il se dépêche !
A l’école, emmenez votre tout-petit par la main jusqu’à sa classe. Dans certaines écoles, il est possible de rentrer jusque dans la classe et de présenter les lieux. Dans d’autres, l’institutrice/teur prend le relais dès le seuil de la porte.
Ne prolongez pas les au-revoir, les embrassades et les câlins, surtout si, justement comme vous le pressentiez dans vos cauchemars les plus fous, votre enfant s’agrippe à vous comme un coquillage à son rocher. Aussi dur que cela soit, restez sourde aux hurlements déchirants de votre progéniture, soyez ferme… de toutes façons, l’école, c’est pour un moment qu’il y va et normalement, il va s’y faire très vite ! Et aussi bien, vous serez étonnée.
Il est fort possible que votre enfant vous quitte sans un regard pour rejoindre avec entrain et frénésie la compagnie délirante de ses futurs copains ! Quant à la fin de la journée (ou demie journée, selon ce que vous avez décidé et pu faire), soyez ponctuelle et consacrez lui du temps en tête à tête, sans le harceler de questions sur cette première fois (les informations sont parfois lentes à remonter à la surface).
Les jours suivants la rentrée en maternelle
Que votre enfant rentrant en maternelle se soit comporté honorablement le premier jour ou qu’il vous ait fait un remake de la scène la plus déchirante qu’il vous ait été donnée de voir au cinéma, pas de panique, tout est normal.
Les jours suivants, petitbout peut se montrer encore plus réticent : soit cette première journée lui a largement suffit (mon premier m’a fait le coup, content d’avoir vu ce qu’était l’école « et maintenant, je veux plus y aller »…mais bien sûr mon fils !), soit il redouble de cris et de pleurs lors de la séparation, soit il continue son bonhomme de chemin (et c’est tant mieux).
Rassurez-vous, plus l’année va avancer, plus il va tisser des liens de camaraderie et moins les séparations seront compliquées.
N’hésitez toutefois pas à en parler à son instit’ ou son atsem, voir à un spécialiste s’il s’avère que votre enfant a des difficultés à s’intégrer, se faire des copains et s’adapter à cette nouvelle indépendance.
En bref, cette première rentrée scolaire est une étape, aussi compliquée pour nous, parents, que pour eux, petibouts. En y mettant du vôtre, de la zen attitude et de la confiance, vous accompagnerez votre enfant au mieux pour passer ce cap avec sérénité et entrain.
Et pour vous y aider, rien de tel qu’une petite lecture sympathique à faire à votre enfant : Petit Ours Brun va à l’école, Danièle Bour (Bayard Editions, 2010)