TDAH, l’acronyme est sur toutes les lèvres ses dernières années. À l’école, dans les médias, dans les discussions entre parents…
le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est l’un des sujets les plus discutés. Quel diagnostic et à quel âge ? Comment se comportent les enfants qui en souffrent ? Peut-on les aider ? Une cuillère pour doudou fait le point
Et si nous commencions par déconstruire les préjugés ? Non, un enfant qui est agité n’est pas forcément hyperactif et ne souffre pas non plus de troubles de l’attention ! Mais comment faire la différence ? Mon nourrisson mâchouille sans cesse, tripote ses cheveux en permanence, se tape la tête la nuit…
Autant de comportements qui peuvent inquiéter les parents, sans être nécessairement la manifestation de troubles chroniques. Pour repérer le TDAH, il est nécessaire de passer en revue l’ensemble de ces signes avec le médecin. Attention aux adjectifs et qualificatifs formulés trop vite !
TDAH, de quoi parle-t-on ?
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement parmi d’autres comme la Dyslexie, la dyspraxie ou encore l’autisme. Tous ces troubles ont en commun d’avoir un impact sur la qualité de vie des personnes atteintes et de leur famille, notamment sur le plan social ou encore des apprentissages.
La spécificité du TDAH est qu’il peut s’exprimer dans trois dimensions : l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité. Concrètement, si votre enfant ne tient pas en place, passent d’une activité à une autre sans les terminer. S’il a du mal à se concentrer dans la durée sans se laisser distraire. S’il est difficile pour lui de gérer ses émotions, de garder son calme, il pourrait bien être TDAH. Mais on le répète, rien ne vaut le diagnostic d’un médecin spécialiste du TDAH (pédiatre, neurologue, psychiatre pour enfant, neuropsychologue spécialiste des troubles du fonctionnement cérébral) à même de le confirmer, et de faire la part des choses entre un TDAH et un enfant qui coupe la parole constamment.
Si l’éducation des parents peut aussi jouer, elle est loin de toujours tout expliquer. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que près de 6 % des enfants en âge d’être scolarisés sont TDAH, soit au minimum 1 à 2 enfants par classe. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des prises en charge efficaces, même si, pour l’heure, il n’existe aucun traitement capable de guérir ces troubles car se n’est pas une maladie mais bien un trouble. Le plus souvent, le diagnostic est posé après l’âge de 6 ans, mais il peut être formulé plus précocement.
Comment aider mon enfant TDAH ?
Votre enfant a besoin avant tout de votre présence, de votre douceur. Vous devez cultiver le calme, éviter tout ce qui est susceptible de provoquer l’énervement de votre enfant. Choisissez, par exemple, des jeux apaisants, à même de favoriser sa concentration.
Pour les très jeunes enfants, les jouets en bois tel que les boites à formes, les jeux d’assemblages, mais aussi les jeux de construction permettront, par exemple, de canaliser son énergie. Dans tous les cas, les réprimandes ne servent à rien. En cas de crise de colère, isoler votre enfant dans un lieu calme, serrez le dans vos bras pour qu’il retrouve l’apaisement. Pour l’aider à trouver le sommeil en journée ou le soir, essayez, là encore, de relaxer au maximum votre enfant.
De façon plus générale, vous allez devoir positiver, mettre l’accent sur les bons comportements, dire votre amour, faire des compliments… Vous devez aussi participer à la structuration de votre enfant en formulant des demandes claires, répétées, en donnant des limites à votre petit, mais aussi à vos exigences de parents. Si vous savez que vous allez céder, inutile de résister. À l’inverse, ne laissez pas votre bambin croire qu’il peut tout obtenir par insistance, crise ou chantage.
Au final, beaucoup d’options peuvent aider vous et votre enfant : l’approche environnementale, alimentaire, la prise en charge médicale, psychomotricienne… Dans tous les cas, faites-vous aider par des professionnels.
Au-delà du trouble, quelles forces pour les TDAH?
Souvent focalisés sur les troubles et les moyens d’y faire face, les parents ne découvrent que plus tard les forces associées au TDAH. Bien souvent, les enfants ont une intelligence fulgurante du fait de leur mode de pensée particulier. Sur le plan cognitif, certaines caractéristiques du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se traduisent en forces potentielles. Ainsi, une personne TDAH tend à appréhender le monde avec une pensée par images, contrairement à une pensée linéaire verbale, 6 fois moins rapide. Les personnes TDAH sont donc plus efficaces pour traiter les problèmes complexes. Leur mode de pensée « hors du cadre » favorise également la créativité.
Par ailleurs, les enfants TDAH sont plus intuitifs, spontanés, capables de poser un regard unique, en plus d’être curieux, imaginatifs et originaux. Dotés d’un fort éveil sensoriel, ils sont aussi très sensibles.
« Les enfants sensibles, comme les orchidées, sont plus difficiles à élever et à soigner, mais ils peuvent s’épanouir en individus forts qui présentent des aptitudes exceptionnelles quand ils ont grandi dans un milieu où on en a pris soin, où on les a soutenus et encouragés », explique Jelena Obradovic de l’Université Stanford en Californie.
Cultivez donc votre jardin, pour faire des vulnérabilités de votre enfant, un potentiel extraordinaire !
- Pour aller plus loin et pour vous aider, consultez le site TDAH France qui est une mine d’informations.