Maman d’un premier, votre perle, votre unique, votre tout, vous avez envie d’agrandir la famille, ou vous êtes déjà enceinte du second, du « numérobis », du « deuze » et vous vous posez mille questions (que dis-je ? un milliard oui !)
Vais-je l’aimer autant que le premier ? Comment préparer numberouane à ce changement ?
Vais-je avoir assez de temps pour chacun ? L’arrivée du numéro 2 va me prendre tout mon temps, comment faire avec le numéro 1 ? Etc., etc., etc.
On pourra vous dire que votre cœur va doubler de volume, que l’amour que vous portez au premier sera aussi grand pour le deuxième, etc. ça ne fait pas avancer le schmilblik, surtout côté « pratique ». Que faire ? Comment le faire ? On vous dit tout… ou presque !
A ton premier tu annonceras la nouvelle en douceur.
L’annonce psychologique :
Au fil des mois, votre ventre s’arrondit, votre pas se fait plus lent, votre fatigue plus grande. Ne laissez pas votre aîné dans l’ignorance la plus totale sur ce qui est en train de se passer. De toutes façons, les enfants sentent « ces choses » et le laisser dans le flou, ne pas lui en parler et multiplier les cachotteries et les conciliabules ne peuvent pas l’aider à appréhender au mieux la nouveauté.
Lui en parler, c’est bien. Tous les jours, ça l’est moins. Un enfant ne peux pas se projeter (enfin, s’il a 10 ans, c’est différent) trop loin dans l’avenir. Neuf mois, c’est donc très long pour lui et l’échéance complètement floue à ses yeux. Ne lui parlez donc pas tous les jours de l’arrivée du bébé (sauf à sa demande), ni ne l’assommez de questions diverses à longueur de temps (pour vous rassurer).
L’annonce matérielle :
On évite le lit qui change du jour au lendemain dans la foulée de la naissance de numérobis. Si votre premier petitou est habitué à son lit à barreau et qu’il va devoir le laisser à son/sa futur(e) petit frère/sœur, habituez-le à cette idée petit à petit!
Montrez-lui les avantages à « devenir grand » (sans trop en faire évidemment), à changer de lit et surtout permettez-lui de s’habituer à ce nouvel environnement, plus vaste et moins délimité. Sinon, vous vous lancez dans un retour de maternité + mise en place de l’allaitement ou des biberons + nuits chaotiques + gestion des nuits de l’aîné et de ses crises en tous genres.
Bref, allégez-vous le programme en changeant le lit de numberouane quelques mois avant l’arrivée de numbertwo ! Evidemment, cette question dépend de l’âge de votre premier ! Si l’aîné n’a encore que 6 mois, il n’est pas forcément adapté de le passer au lit de grand…
Faites-le également participer, autant que faire se peut, aux préparatifs de l’arrivée du nouveau-né, demandez-lui éventuellement son avis sur la couleur de la chambre ou le doudou que vous voulez lui offrir (oui, un doudou, c’est utile. Impliqué dans cette aventure, il ne se sentira pas exclu et « abandonné ». Profitez-en pour lui raconter son « histoire de bébé », surtout si vous ressortez la layette qu’il a aussi portée, compulsez les albums photos, racontez des histoires, etc.
Auprès de ton premier tu ne t’excuseras pas de l’arrivée du second.
Si vous n’avez pas à lui demander son accord pour la venue d’une petite sœur ou d’un petit frère, vous n’avez pas non plus à vous excuser de cette nouvelle grossesse… même s’il fait des colères ou vous dit qu’il n’en veut pas. Vous êtes l’adulte, il est l’enfant. Et vous n’avez pas à culpabiliser de cette situation (évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire).
Par contre, vous vous devez de le rassurer : lui expliquer qu’il ne sera pas relégué au rang des objets « qui font déco » simplement parce qu’un nouveau bébé fait son entrée dans la famille, que vous êtes en train de construire une famille heureuse et que l’arrivée de ce nouveau venu est une fête et un bonheur (il n’a pas besoin d’être au courant de la fatigue, des tracas éventuels, de ce que ça peut impliquer pour le couple, etc.).
La régression du premier tu accepteras !
Alors oui, votre premier va devenir l’aîné. Mais il n’est pas utile d’en faire une affaire d’état. Justement, il a le droit de rester encore petit, de ne pas être absolument immédiatement le « grand » de la maison.
Laissez-le profiter de cet état d’enfance et surtout, ne vous offusquez pas de sa possible régression : pipi au lit alors qu’il était propre, envie du doudou en journée alors qu’il le laissait dans son lit, babillage incompréhensible alors qu’il sait très bien parler, sucette au bec alors qu’il la délaissait… autant de comportements qui montrent que votre « futur aîné » a besoin de redevenir petit pour avancer et grandir.
La régression, comme dans toute étape de la petite enfance, est nécessaire et absolue pour mieux évoluer et s’adapter plus facilement. Avant l’arrivée de bébé, votre « futur aîné » veut être sûr qu’il sera toujours le « bébé de maman ». Il vous réclame un biberon alors qu’il était passé au bol, s’accroche à vous et veut être porté alors que jusqu’à présent c’était « moi tout seul, je suis grand et je monte les escaliers », etc.
Après l’arrivée de bébé, passée la « déception » de voir que ce nouveau n’est pas comme lui (il ne joue pas, ne parle pas, ne court pas !), il aura certainement envie de faire pareil (donc retour au biberon dans les bras de papa, réveils la nuit pour être sûr que maman vient bien toujours le rassurer, pipi au lit parce que « bon, c’est bien qu’on s’occupe de moi », etc.).
Aussi difficile que soit cette étape, et d’autant plus si elle est doublée par la fameuse étape du Terrible two, ne vous braquez pas, ne lui donnez pas de l’importance et laissez votre enfant se rendre compte par lui-même que finalement, redevenir un bébé, ce n’est pas très intéressant et que même sans être un petit bébé, ses parents s’intéressent toujours à lui !
La jalousie du premier tu autoriseras.
Passage quasi obligatoire, crises visibles ou comportements incompréhensibles, la jalousie prend diverses formes chez l’enfant, selon son âge et selon les craintes des parents, aussi. Si vous ne portez pas plus d’attention à la jalousie de l’aîné, que vous la comprenez mais ne lui accordez pas plus de crédit qu’il ne faut le faire, si vous paraissez sereins et calmes, cette phase, totalement normale, passera comme elle est venue : rapidement.
Toutefois, veillez à ce que cette jalousie ne se reporte pas sur le bébé et ne laisses donc pas numberouane seul, en présence de numbertwo, surtout si vous savez le premier dans une phase particulièrement forte et intense ! Le tout est, au quotidien, de gérer cette situation qui ne durera pas, sans pour autant surprotéger votre aîné (en ne vous occupant pas du bébé en sa présence par exemple, chose qui ne ferait qu’aggraver la situation).
La valorisation de l’aîné tu opéreras.
Sans en faire des tonnes sur sa faculté à « être un grand », sans lui énoncer par le menu toutes les « fabuleuses » tâches ménagères qu’il pourra accomplir pour alléger maman et papa (changer son petit frère, donner le biberon, jeter les couches, essuyer les renvois…), bref, sans lui faire peur parce qu’à 3 ans/5 ans/7 ans (âge de l’aîné au choix, options ouvertes), tout ça c’est pas bien palpitant, pensez quand même à valoriser la place d’aîné !
Montrez-lui que tout petit, il a eu la chance de n’avoir son papa et sa maman QUE pour lui, contrairement à numérobis ! Photos à l’appui, exploitez chaque moment de complicité, d’aventure, de voyage que votre grand a pu vivre avec vous, sans la présence d’un autre enfant. Partagez aussi encore des moments privilégiés, dégagez-vous du temps (oui ce n’est pas facile) pour avoir des moments rien qu’à lui et vous (restaurant, jeu de société, promenade, etc.) et montrez-lui que tout ce que vous faites avec lui, bébé ne peux pas (encore) le faire !
Toi-même tu convaincras.
« Je m’en veux de faire ça à mon premier », « le pauvre, c’est notre faute s’il est dans cet état », « elle va m’en vouloir de la trahir à ce point en lui faisant un petit frère »… les petites phrases de ce genre sont légions, clairement exprimées ou simplement pensées (le plus souvent par les mamans). Et pourtant, il faut que vous pensiez autrement, de façon positive et clairvoyante, pour insuffler à votre premier l’envie et la joie d’accueillir son petit frère ou sa petite sœur.
Et dites-vous bien que le cœur d’une mère ne se divise pas, mais qu’il grandit.
Il faut donc que vous soyez convaincue (et votre moitié également) que L’agrandissement de la famille est un cadeau pour tout le monde et appréhender avec sérénité la suite des événements…
Pour aller plus loin avec votre aîné, quelques idées de lecture :
Se déculpabiliser et déculpabiliser son enfant de ne pas être toujours heureux de l’arrivée d’un numéro deux (mais aussi pour toutes les autres situations : colères, caprices, etc.).
Je t’aimerai toujours quoiqu’il arrive
Annoncer l’arrivée d’un autre enfant, sélection de livres.
2 réponses
Très utile, merci infiniment.
Même si je suis pas une maman, mais un tout nouveau papa depuis quelques semaine, je trouve l’article très intérressant. je l’ai partagé avec ma femme !