Pas encore d’enfant ou tout juste enceinte, vous avez toujours entendu les rumeurs sur les méfaits du pouce. Vous-même petite avez subi les assauts d’un vernis bien amer pour arrêter cette manie, l’orthodontiste vous a fait les gros yeux pour avoir sucé votre pouce jusqu’à 6 ans parce que là, vraiment, « il va falloir poser un appareil dentaire ».

Et vous vous êtes dit « jamais bébé ne sucera son pouce ! ».
Oui mais voilà, autour de vous, les déjà mamans commentent les difficultés à faire abandonner la sucette à leur progéniture.

Le Père Noël qui passe pour récupérer la sucette, les cloches de Pâques auxquelles il faudrait laisser l’objet, l’entrée à la maternelle et le « tu n’es plus un bébé »…ça ne marche pas toujours. Alors vous vous êtes également dit « jamais de sucette pour mon bébé ! ».

Cependant, il faut bien que vous conserviez en tête que… ce n’est pas vous qui décidez ! Et non. Si petit, bébé a déjà son mot à dire sur la question : port de la sucette ou dégustation du pouce, il fera son choix….ou peut-être bien qu’il optera pour les deux !

Le pouce

Envie de succion, besoin de se rassurer, jeu de mains qui finissent dans la bouche, tous les chemins peuvent mener bébé à téter son pouce, tout comme il peut ne jamais le porter à ses lèvres. Si, nourri convenablement, rassasié, petibout prend son pouce librement, c’est qu’il en a besoin. Il se détend, s’endort paisiblement ou se calme après un moment de pleurs. Il a d’ailleurs probablement pris cette habitude dans le ventre de maman, aux alentours du 4ème mois de grossesse.

Alors évidemment, si bébé est constamment pendu à son pouce, posez-vous la question de savoir s’il ne manque pas de quelque chose. Faim ? Affection ? Angoisses ? Rien de tout ça, juste le plaisir de téter ? Et il faut également savoir que téter son pouce trop fortement et trop longtemps peut déformer le palais et avoir une incidence sur la poussée dentaire. En parler à son pédiatre ou, plus tard, à un dentiste, peut vous apporter des renseignements sur la question et d’éventuelles solutions à mettre en place pour déshabituer votre enfant de ce geste au départ rassurant qui se termine en tic (à 6 ans, on peut peut-être considérer comme tel le fait de sucer son pouce).

En bref, dans les premiers mois de la vie de votre bébé, ne lui attachez pas les mains pour qu’il ne suce pas son poing, son pouce ou trois doigts. Cela fait partie de sa construction d’enfant. Plus tard, vous devrez peut-être combattre avec plus ou moins de vigueur cette « manie », d’autant que pour parler, le pouce dans la bouche n’est pas très pratique…

La sucette

L’envie de succion d’un bébé, les pleurs incessants à partir de 18h00 et les tétées toutes les heures peuvent vous inciter à faire l’achat d’une tétine. Je l’ai fait pour mon premier alors que je ne voulais ABSOLUMENT PAS de sucette, de peur de ne pas arriver à l’en détacher plus tard (moi aussi j’avais eu écho des « bagarres » de parents pour que leur enfant abandonne la sucette !).

L’avantage de la sucette, c’est que, comme le pouce, elle apaise bébé. Le fait de téter crée des hormones (les endorphines) qui calment, détendent et son propices à l’endormissement. L’inconvénient (et pas des moindres) c’est qu’un bébé de 2-3 mois ne sait pas forcément remettre sa sucette dans sa bouche dès qu’il l’a perdue…et commence alors le rituel immuable des nuits hachées par des pleurs dus à une tétine tombée et qu’il faut remettre. Jusqu’au jour (ou plutôt la nuit) où il saura la remettre tout seul pour s’endormir tranquillement.

Evidemment, l’inconvénient orthodontique évoqué pour le pouce est également valable pour la sucette trop souvent et trop longtemps utilisée par l’enfant. S’il est des arguments contre la tétine qui évoquent la mauvaise position de la bouche et de la langue de bébé ne favorisant pas un bon allaitement maternel, il existe cependant aujourd’hui une multitude de produits adaptés (tétines en latex ou en caoutchouc, pour nourrissons ou bébés plus grand, pour enfants allaités au sein ou au biberon…).

Enfin, comme pour l’usage de pouce, il est important que bébé n’ait pas sa tétine au bec à longueur de temps. Parler avec un objet dans la bouche n’a jamais favorisé le langage (et la compréhension !), trimballer sa tétine en permanence n’est pas forcément très hygiénique (quoique, me direz-vous, le pouce traine aussi partout et on ne va pas le couper !).
Quoiqu’il en soit, pouce ou tétine, le choix ne viendra pas de vous, c’est bébé qui décide… en tous cas au début ! Et votre petibout peut également se détourner de l’un comme de l’autre et choisir de téter… son doudou !

Pouce, tétine, doudou… comment leur donner envie d’arrêter ?

Jusqu’à 2 ans, il est admis qu’il n’y a pas grand danger pour le palais et les dents de votre enfant. Cependant, il peut y avoir des difficultés au niveau du langage, du développement du babillage, surtout si bébé a sa sucette en permanence dans la bouche. Si les experts s’accordent à dire qu’il faut impérativement ôter la sucette ou le pouce de la bouche de son enfant après 3 ans, les parents, eux, sont d’accord pour admettre que ce n’est pas chose facile ! Alors que faire ?

Pour qu’il arrête de sucer son pouce :

Usez de patience et d’encouragements. Evitez de braquer votre enfant et de le brusquer. Parfois, l’usage d’un vernis amer spécifiquement vendu pour les enfants peut se révéler efficace. Présentez cette étape comme un défi à votre enfant, en marquant jour après jour les progrès obtenus. Complimentez-le lorsqu’il arrive à ne pas sucer son pouce pendant un certain temps. Occupez-le avec des jeux mobilisant les mains. Et ne paniquez pas s’il suce encore un peu son pouce avant de s’endormir alors qu’il a plus de trois ans. Parlez-en à votre pédiatre.

Pour laisser tomber la tétine :

Parfois, le simple fait de devoir en changer suffit à ce que l’enfant abandonne la sucette (j’en veux pour exemple mon premier qui, au moment de changer de tétine, n’a pas voulu la suivante au goût trop neuf ). Tentez de définir une date pour le préparer : passage du Père Noël, du lapin de Pâques, naissance du numéro 2. Si cela ne fonctionne pas à la date indiquée, retentez quelques mois plus tard.

Ne mettez pas trop la pression à votre enfant, il risque de la ressentir et d’avoir un surcroît de besoin de sucette. Et soyez prêt(e), vous aussi, à abandonner l’usage de la sucette ! Tout comme pour le pouce, présentez cette étape comme un défi à surmonter, un challenge récompensé au bout.

Et finalement, dites-vous bien que tôt ou tard, pouce ou tétine, votre enfant laissera tomber cette habitude… on n’a pas encore vu d’adultes accros dans le bus ou au détour d’une promenade !