Sans enfant à l’époque, rendant visite à une amie, vous vous êtes étonné(e) d’entendre son petit de 5 mois pleurer et pleurer encore, sans que votre amie ne se lève pour aller le calmer… Maintenant que vous voilà parent, papa ou maman, vous comprenez peut-être mieux cette attitude (ou pas d’ailleurs).

Laisser pleurer son enfant ou pas ?

Situation 1 :

Votre bébé pleure sans qu’il soit possible de le calmer ? Vous avez tout tenté : le portage, les câlins, les chansons, la danse au milieu du salon, le biberon, changer sa couche, faire un tour en voiture, partir en promenade et puis soudain, vous n’en pouvez plus ! Zéro solution pour cette période de cris et de stress. Vous vous sentez crispé(e) dès les premiers gémissements. Vous vous tendez, grincez des dents, finissez par prendre bébé hurlant contre vous, mécaniquement et sans y croire. Les pleurs redoublent, votre énervement, votre épuisement aussi.

Et là, le voisin/la maman/la cliente au supermarché/votre belle-mère/votre sœur/votre tante/l’inconnu dans le bus (rayer la mention inutile …ou pas) y va de son conseil et commentaire.

Laissez-le pleurer ça lui fera les poumons !
Laissez-le pleurer, c’est un caprice !
Qu’il pleure, il remplira moins ses couches !

Déroutant lorsqu’on est jeune parent. On se sent désarçonné par tant de cris et par une certaine impuissance à les calmer. On se sent tiraillé entre les conseils et son instinct de maman/papa.

Que faire quand bébé pleure ?

Situation 2 :

Bébé pleure dès 18h. Il est changé, nourri, lavé, et vous considérez qu’il commence à être fatigué. Vous lui chantez une berceuse, le promenez un peu, le portez, le câlinez. Vous l’emmenez dans sa chambre, lui mettez son doudou contre sa joue. Les pleurs redoublent. Vous posez une main sur son front, une main sur son ventre. Vous le rassurez. Et puis vous sortez de la pièce. Il pleure toujours et cela vous semble une éternité. Vous respirez, pensez faire autre chose, pour tenter de ne plus entendre…mais malgré tout vous tendez l’oreille.

Vous consultez la pendule, votre montre, votre smartphone, comptez les minutes qui s’égrènent. Et vous retournez dans la chambre. Une fois. Deux fois. Trois fois. 20h…il pleure toujours. Et là, belle-maman qui est là pour la soirée / le voisin qui est venu vous demander du lait / la petite vieille au supermarché (oui c’est aussi une situation qui peut arriver lorsque vous faîtes vos courses) / la maman assise sur le même banc que vous au parc (c’est aussi une situation qui peut se vivre en allant prendre l’air ou faire une course), y va aussi de son conseil.

C’est inhumain de le laisser pleurer ainsi.
Tu es en train de le traumatiser à vie.
Comment peux-tu être insensible à ce point ?

Culpabilisant tout autant que déroutant. Parce que vous avez essayé et que vous n’avez pas (encore) décrypté ce qui pouvait le faire pleurer. Parce que la raison d’hier n’est pas celle de demain. Hier c’était des coliques et demain ce seront les angoisses de fin de journée. Aujourd’hui il a un peu de fièvre et dans un mois ce seront les dents.

Alors que faire quand son enfant pleure ?

Laisser parler son instinct (oui, même jeune maman ou jeune papa, on en a un qui nous parle au fond de nous). Se faire confiance face à son bébé. Vous êtes sa maman, son papa, vous savez au plus profond de vous-même ce qui est bon pour lui. S’écouter aussi. Si vous êtes dans un état de fatigue et de stress tel que vous êtes à fleur de peau en entendant ses pleurs, il ne sert à rien d’essayer de le rassurer à contrecœur. Votre petit sentira que vous n’êtes pas au mieux et les pleurs risquent de redoubler. Et puis il vaut mieux éviter de frôler le risque « je secoue mon bébé pour qu’il arrête de pleurer ».

Passer le relais. Les pleurs ne cessent depuis 1h et vous sentez monter en vous de la colère, de l’impuissance, de l’énervement et de la tristesse. Un sacré cocktail pour vous. Un mauvais mélange pour bébé. Si vous le pouvez, passez le relais, sortez prendre l’air, soufflez, mais ne vous énervez pas contre votre enfant.

Et en pratique, qu’en penser ?

Commencez par les questions matérielles : a-t-il faim ? froid ? chaud ? souffre t’il de RGO ?  a t’il mal aux dents ? la couche pleine ? sommeil ? des coliques ? perdu sa sucette ?

Bébé veut peut-être sentir votre chaleur et se sentir rassuré. Il a peut-être besoin de changer de position… Les raisons des pleurs d’un petit bébé sont multiples et parfois pas explicables. Un bébé pleure aussi pour décharger les tensions ressenties dans la journée. C’est son défouloir. Comme vous lorsque vous jurez après vous être cogné. Comme vous après une grosse journée de travail, stressante et épuisante, qui rentrez en râlant et en criant sur tout ce qui vous énerve.

Dites-vous seulement que votre enfant évolue et finira par savoir parler (mais il pleurera toujours). Dites-vous que vous aussi vous « grandissez » dans votre rôle de parent et que vous finirez par trouver de l’assurance ou les pistes pour calmer ses pleurs. Dites-vous surtout que vous êtes son papa, sa maman et que vous devez faire comme vous le sentez. Le laisser pleurer ou pas. Une fois de temps en temps ou jamais. C’est vous qui voyez. L’important c’est l’équilibre. Votre équilibre et puis le sien.

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